Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s,
Notre ancien collègue Claude de Bièvre nous a quitté ce lundi 14 novembre 2022.
Né en 1934, il s’était rapidement passionné pour la biologie. Après sa thèse de sciences en 1970 intitulée « L’étude biochimique et morphologique des formes levures et filamenteuses de Sporothrix schenckii », il a travaillé un an comme chercheur sur les Streptomyces dans le laboratoire de recherche du Waksman Institute of Microbiologie sous la direction de Hubert Lechevalier de l’université Rutgers dans le New Jersey (USA), lieu de découverte de la streptomycine, premier anti-tuberculeux.
De retour en France et fier d’être Pasteurien, il a poursuivi ses recherches dans le service de mycologie médicale.
Il est devenu Chef de laboratoire et responsable de la Collection mycologique de l’Institut Pasteur de Paris.
Il a ensuite succédé à François Mariat, figure historique de Pasteur, en se voyant confier par M. Schwartz, la Direction du Cours de mycologie médicale de l’Institut Pasteur en 1986, avec le Chef de Travaux, Patrick Boiron. Il a assuré pendant des années ce cours de Mycologie médicale qui a formé beaucoup d’entre nous. Il connaissait chacun de ses élèves, suivant avec bienveillance leurs carrières respectives.
Parallèlement à cela, il a réalisé durant des années ses recherches notamment sur les dermatophytes sujet sur lequel il a beaucoup publié et il a co-écrit « l’Atlas clinique et biologique sur les champignons contaminants des cultures, champignons opportuniste »s avec Guy Badillet et Eveline Gueho.
Grand acteur de la SFMM, il avait créé l’ancien site internet et nous a suivi pendant plusieurs années après sa retraite. Ainsi, il a vu évoluer la mycologie, de l’étude morphologique au séquençage à haut débit en passant par l’explosion de l’informatique.
Ses collègues, ses amis, ses élèves, dont il parlait souvent, le décrivent comme un grand taxonomiste, un excellent pédagogue, une personne agréable et un homme droit.
Dans sa vie personnelle, il avait rencontré Jacqueline, sa femme, sur les bancs de la faculté avec qui il eurent trois enfants. Il maîtrisait aussi bien la peinture à l’huile que la mécanique automobile. Il avait appris tardivement l’espagnol pour assurer des cours de l’Institut Pasteur au Venezuela. Sa passion allait depuis fort longtemps à la botanique qu’il maîtrisait. Ses livres de chevet étaient un précis de botanique et une grammaire latine, près des photos de sa femme.
Nous perdons un grand monsieur de la mycologie médicale française. La cérémonie des obsèques aura lieu le mardi 22 novembre à 15 heures en l’église d’Ermont (Val d’Oise). Son fils Pascal (), médecin, nous a fourni cette photo de Claude pour tous ceux qui l’ont bien connu.
Bien amicalement,
Françoise Botterel
