C’est en 1956 que naît officiellement la Société Française de Mycologie Médicale (SFMM). Elle est la concrétisation des efforts menés depuis 1946 par un groupe de travail issu du service de mycologie de l’institut Pasteur dirigé par le professeur Joseph Magrou. Ce groupe est déjà l’initiateur de l’International Society of Human and Animal Mycology (ISHAM) en 1953 à Rome, qui consacre la séparation de la mycologie médicale des disciplines auxquelles elle était auparavant rattachée : botanique, dermatologie, bactériologie ou parasitologie.


La naissance de la Société Française de Mycologie Médicale (SFMM) est le fruit du travail d’une trentaine de mycologues francophones. Parmi eux : Édouard Drouhet, Gabriel Segretain et François Mariat. Si la décision de la créer est prise dès 1953, en même temps que les débuts du cours supérieur de mycologie médicale de l’institut Pasteur, l’existence légale de la SFMM n’est cependant reconnue qu’en 1956. Elle est alors célébrée ensuite par une grande réunion de lancement à l’institut Pasteur.

Édouard Drouhet, François Mariat et Gabriel Segretain sur le toit de l’Institut Pasteur, Paris en 1954

Ainsi le 13 décembre 1956, y débutent les journées nationales de mycologie médicale présidées par le docteur Rivalier, premier président de la SFMM. Il est lui-même le successeur de Raymond Sabouraud, éminent mycologue du laboratoire des teignes de l’hôpital Saint-Louis de Paris.

Manuel sur les teignes produit par le Dr Raymond Sabouraud
Cours supérieur de mycologie médicale de l’institut Pasteur en 1972 avec Gabriel Segretain, Édouard Drouhet et François Mariat au premier rang

A cette occasion, le professeur Tréfouël, directeur de l’Institut Pasteur, retrace dans sa conférence inaugurale l’intérêt persistant de l’Institut à l’égard de la mycologie médicale. Il rappelle que Louis Pasteur lui-même a décrit, pour la première fois, le dimorphisme mycélium-levure en anaérobiose, lors de ses études sur la bière. Le professeur Tréfouël précise que Pasteur a également été un pionnier de l’aérobiologie fongique, comme en témoigne ses remarquables dessins des champignons isolés de l’air, collectés au niveau de l’Observatoire de Paris et des Alpes, au pied du Mont-Blanc. Il mentionne aussi le rôle de Jules Raulin, disciple de Pasteur, dans la découverte de certains oligo-éléments nécessaires à la croissance d’Aspergillus niger sur milieu synthétique. D’autres disciples de Pasteur comme Van Tieghem, Calmette, Duclaux, Nocard contribueront de manière significative à la connaissance de la Mycologie Médicale. A cette occasion, l’ensemble des communications et des rapports présentés lors cette journée sont publiés dans un volume de Mycologie Médicale, publié par l’Expansion Scientifique Française, Paris 1956 (344 p. 8 planches couleurs).


Presque 40 ans plus tard, la SFMM est l’une des sociétés fondatrices de l’ECMM (The European Confederation of Medical Mycology), créée à l’Institut Pasteur de Paris, le 25 novembre 1993, sous l’égide du Pr Bertrand Dupont.

Plus de soixante ans après sa création, la SFMM compte aujourd’hui plus de 230 membres. Ces derniers, toujours plus nombreux, rassemblant des mycologues français mais aussi européens et d’autres issus des différents continents, qui se consacrent à l’étude de la biologie, de la physiologie et de la pathologie des champignons pathogènes pour l’Homme et l’animal. Les aspects diagnostiques et thérapeutiques sont aussi largement abordés, que ce soit sous le volet de la recherche fondamentale ou translationnelle ou le volet du soin.


Président(e)s de la SFMM d’hier jusqu’à aujourd’hui

Bertrand Rivallier
Bertrand Rivallier
Bertrand Dupont
Bertrand Dupont
Claude Guiguen
Jean-Pierre Gangneux
Jean-Pierre Gangneux
Françoise Botterel
Françoise Botterel

La vie de la société est rythmée par ses congrès bisannuels, alternant traditionnellement entre un congrès à l’institut Pasteur de Paris et un congrès en province. Le tout premier a lieu à Sainte-Maxime en 1972. En 2014, il est décidé de n’organiser qu’un congrès annuel, mais de compléter l’offre de formation par des journées thématiques. Certaines années, le congrès a lieu en outre-mer, comme en 2001 en Guyane et en 2010 en Martinique.

Participants au congrès de la SFMM 2018 devant l’hôtel Saint-Paul de Nice
Evenements scientifiques
Participants au congrès de la SFMM 2019 devant l’hôtel de ville de Tours

Parallèlement, la SFMM participe à plusieurs évènements scientifiques : le symposium international sur les antifongiques en 1986, le colloque sur la paroi fongique en 1987, le symposium international sur les mycoses et SIDA en 1989, le colloque sur les adhésines fongiques avec la Société Française de Microbiologie (SFM) en 1991. Elle tisse également des liens avec des sociétés savantes comme la Société Française de Microbiologie (SFM), la Société de Pathologie Infectieuse de langue française (SPILF) , qui permettent sa participation lors de leur congrès respectif.  La SFMM organise aussi des événements scientifiques internationaux, comme la journée franco-belge de Mycologie Médicale qui a eu lieu en 2021 pour la première fois, ou les journées franco-maghrébines qui ont démarré dès 2013 au Maroc, puis qui se sont poursuivies en 2015 en Tunisie, en 2017 en Algérie, et en 2019 à Tours. Le cycle reprendra en 2023 au Maroc, après les années de pandémie.


 

 

Le bulletin de la Société Française de Mycologie Médicale (SFMM) voit le jour en 1960. Édouard Drouhet en est le premier éditeur-en-chef. Le journal devient l’organe de diffusion de la SFMM. Initialement non périodique, les deux numéros annuels d’une trentaine de pages reprenaient les résumés des communications présentées lors des réunions de la SFMM. Après 1972, le bulletin devient un périodique, témoin de la place croissante des pathologies fongiques dans le panorama des maladies infectieuses.

A partir de 1991, le bulletin bisannuel est remplacé par le Journal de Mycologie Médicale (JMM), publication en langue française et anglaise, permettant une plus large diffusion nationale et internationale. Le professeur Jean Marie Bastide en devient le rédacteur-en-chef en 2001. Sous son impulsion et aidé par le professeur Bertrand Dupont, éditeur-en-chef de 2013 à 2018, le JMM est reconnu et indexé à partir de 2011 dans la base PubMed et le Journal of Citation Report.

Les anciens rédacteurs-en-chef du journal

Edouard Drouhet
Edouard Drouhet
1960-2000
Jean-Marie Bastide
Jean-Marie Bastide
2001-2013
Bertrand Dupont
Bertrand Dupont
2013-2018

Exemples de couverture historiques : premier bulletin, puis numéro de 1972 et premier exemplaire du Journal de Mycologie Médicale datant de 1991

En 2018, le bureau éditorial se renforce et intègre deux rédactrices-en-chef, le docteur Alix T. Coste et le professeur Christine Imbert, et un éditeur-en-chef, le professeur Pr Christophe Hennequin. Le tournant numérique et l’internationalisation des échanges aboutissent, en 2020, au changement de nom du journal qui devient le Journal of Medical Mycology, diffusé depuis intégralement en langue anglaise (journals.elsevier.com/journal-of-medical-mycology). La SFMM et ses membres, mis à contribution dans l’activité de relecture des articles soumis, participent à une évolution très favorable de ses « metrics » (impact factor, Cite score …) dont l’impact facteur dépasse 3,5 en 2022.

Les rédacteurs-en-chef actuels du journal

Alix Coste
Alix T. Coste
Christine Imbert
Christine Imbert
Christophe Hennequin
Christophe Hennequin

Couverture du Journal de Mycologie Médicale en 2018, devenu Journal of Medical Mycology

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